Politique sectorielle des transports au Cameroun. Des Réformes en vue d’un mode de transport multimodal

Le Ministre Délégué  auprès du Ministre des Transports, Mefiro Oumarou et le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Travaux publics chargé  des Routes, Louis Max Ayina Ohandja, ont co-présidé le mercredi  22 mars 2016, à l’Hôtel Hilton de Yaoundé,  un atelier d’évaluation de la politique sectorielle des transports au Cameroun sur le thème : « Efficacité des politiques sectorielles de transport et facilitation des échanges en zone CEMAC : état des lieux, enjeux et perspectives, en présence de plusieurs représentants des bailleurs de fonds.

L’atelier d’évaluation  de la politique sectorielle de transport au Cameroun placé sur le thème : « Efficacité des politiques sectorielles de transport et facilitation des échanges en zone CEMAC : état des lieux, enjeux et perspectives » et tenu le 22 mars 2016, constitue une activité majeure du projet de facilitation des transports et du Transit en zone CEMAC, projet mis en œuvre avec le concours de la Banque mondiale. Co-présidé par le  Ministre Délégué  auprès du Ministre des Transports, Mefiro Oumarou et le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Travaux publics chargé  des Routes, Louis Max Ayina Ohandja, au nom du Ministre des Travaux publics, cet atelier a connu la participation de plusieurs partenaires financiers et techniques venus de la Banque mondiale, de l’Union européenne, de la Banque Africaine de Développement, des différents acteurs intervenants dans la chaîne logistique de transport en occurrence le Directeur général du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur, des responsables du Port Autonome de Douala, des présidents des syndicats des transports et bien d’autres responsables venus de plusieurs institutions et administrations. Trois sous thèmes ont été présentés. Le premier portait sur le thème : « Développement du secteur des transports au Cameroun : quels enjeux pour la zone CEMAC et l’émergence du pays ?» ; le deuxième présenté par le Directeur Général des Travaux d’Infrastructures au Ministère des Travaux publics sur le thème : «Développement du réseau routier et protection du patrimoine : état des lieux et perspectives » et le troisième présenté par le représentant de la Banque Mondiale sur le thème : « Cameroun,  Politiques de Transport situation actuelle et esquisse d’une stratégie ». A l’issue des différents exposés et échanges qui s’en sont suivis, il ressort  que la  mise en place d’une nouvelle politique de transport est nécessaire pour le Cameroun.

Ainsi, quelques axes de réflexion ont été développés et portant sur la mise en place d’une stratégie intégrée de Transport multimodal ; la mise en place d’un programme d’Investissement Prioritaire de Transport, la poursuite de la continuité de la chaîne logistique de transport ; le renforcement de l’entretien routier ; la protection du patrimoine routier. Quelques axes de réformes ont été avancés notamment la programmation de l’entretien routier  avec entre autres (la  priorisation de l’entretien courant, l’actualisation du réseau prioritaire qui doit inclure l’ensemble des routes en bon état , les campagnes régulières de mesure de la qualité du réseau et les diagnostics ouvrages d’art);  le financement de l’entretien avec pour objectif 100% de couverture du réseau routier prioritaire, un transfert régulier des ressources budgétaires, un retour au modèle de Fonds routier de 2ème génération. La contractualisation de l’entretien routier avec l’introduction de contrats pluriannuels pour réduire les coûts de transaction, l’intégration des contrats GENIS basés sur les résultats, la professionnalisation des Petites et Moyennes Entreprises du secteur ; le contrôle de la charge à l’essieu avec l’application avec plus de rigueur des pénalités et enfin le paiement des prestataires, ont également été soulevés comme piste de solutions aux problèmes actuels. L’amélioration de la gestion des contrats avec l’allègement des procédures de passation de marchés qui durent 18 mois en moyenne avec seulement 40% des contrats qui sont terminés à temps et des avenants non-formalisés augmentent l’incertitude juridique et le risque de contentieux, le renforcement du partenariat public-privé qui reste à encourager dans la construction des grands projets routiers, ont également été évoqués comme solutions aux problèmes évoqués au cours des échanges.

Pour atteindre ces objectifs, certains besoins spécifiques ont été formulés par le Ministère des Travaux publics en matière de financement de l’entretien routier, à l’instar de la modernisation des stations de pesage et des postes de péage, du développement du réseau autoroutier avec le démarrage de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala.

Il faut dans l’ensemble souligner que le Cameroun occupe une place stratégique dans la sous-région avec une des portes maritimes de l’Afrique Centrale qui constitue un point d’entrée pour plusieurs pays enclavés comme le Tchad et la République Centrafricaine. Il est traversé par plusieurs corridors internationaux tels le corridor Lagos-Mombasa Tripoli-Le Cap, Douala-Ndjamena ou encore Douala-Bangui. Les corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui sont aujourd’hui les principaux axes d’échanges du commerce extérieur du Tchad et de la  République Centrafricaine. En effet, 90% du transit tchadien et 98% du transit centrafricain empruntent ces canaux.  Malgré ces différents atouts, le Cameroun est  classé 118 sur 138 pays pour la qualité de ses infrastructures. Le potentiel logistique  de transport reste très faible et les  délais de passage au Port de Douala restent très longs avec des coûts logistiques parmi les plus élevés d’Afrique même si l’amélioration des infrastructures routières. Le Gouvernement camerounais, conscient du fait que le transport est une source potentielle de richesse  à exploiter bien au-delà des simples passages portuaires, a mis un accent particulier sur l’amélioration des infrastructures au cours de la dernière décennie avec des investissements significatifs soutenus en partie par de nombreux bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale, l’Union Européenne et la Banque africaine de Développement, pour ce citer que ceux-là. Le gouvernement s’emploie en effet à mettre en œuvre des mesures susceptibles d’éliminer les pratiques anormales le long des corridors, de réduire les délais de passage portuaire, d’améliorer le suivi électronique des marchandises en transit, d’accélérer le processus de dématérialisation des procédures du commerce extérieur.

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